Le Président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a déclaré que le Mexique cherche à conclure un accord pour que les États-Unis rapatrient les demandeurs d’asile et les migrants directement dans leurs pays d’origine plutôt qu’au Mexique. Cette initiative fait suite à une annonce de Joe Biden, le Président des États-Unis, qui a indiqué qu’il fermerait temporairement la frontière américano-mexicaine aux demandeurs d’asile en cas de forte augmentation des traversées illégales.
Le Président Biden, lors d’une allocution à la Maison-Blanche le 4 juin, a présenté une action exécutive qui empêcherait les personnes franchissant illégalement la frontière de demander l’asile, sauf exceptions spécifiques. Les demandeurs d’asile seraient alors renvoyés soit au Mexique soit dans leurs pays d’origine.
López Obrador a souligné qu’il n’était pas inquiet à l’idée que les villes frontalières mexicaines soient submergées par les demandeurs d’asile renvoyés par les États-Unis. « Ils viennent au Mexique. Nous n’avons aucun problème. Nous les traitons tous très bien (…) mais pourquoi pas un accord direct ? » a-t-il déclaré.
Un appel téléphonique constructif
Les présidents des deux nations ont également eu un appel téléphonique que López Obrador a décrit comme « respectueux » et « très amical », où ils ont discuté de la nécessité de soutenir les nations latino-américaines. López Obrador a particulièrement apprécié le projet américain de construire trois nouveaux ponts frontaliers, ce qui, selon lui, aidera grandement au développement économique et commercial de la région.
Un « mur virtuel » controversé
Tandis que certains critiques estiment que la mesure migratoire de Biden ne va pas assez loin pour répondre au grand nombre de personnes arrivant à la frontière sud des États-Unis, d’autres avertissent que la fermeture de la frontière aux demandeurs d’asile mettra en danger des personnes vulnérables. Tonatiuh Guillén, professeur à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), a décrit cette nouvelle règle comme un « mur virtuel », laissant des milliers de réfugiés sans possibilité d’abri.
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Malgré cela, les autorités mexicaines minimisent les impacts attendus. Une source de la commission mexicaine d’asile, COMAR, a indiqué à CNN que l’agence n’était pas très préoccupée par une augmentation potentielle des demandes de réfugiés, car les migrants arrivant à la frontière nord du Mexique ne sont généralement pas intéressés par l’asile au Mexique.
Une collaboration renforcée pour l’avenir
Les présidents López Obrador et Biden semblent s’engager vers une collaboration plus étroite pour gérer la situation migratoire. En cherchant à rediriger les migrants directement vers leurs pays d’origine et en développant des infrastructures frontalières, ils espèrent alléger la pression sur les deux pays et promouvoir un développement régional équilibré.
Alors que les débats sur la politique migratoire continuent de susciter des réactions variées, l’initiative de Biden et la réponse proactive de López Obrador pourraient ouvrir de nouvelles voies pour une gestion plus humaine et efficace des flux migratoires.